ÉLECTION MUNICIPALE MONTRÉAL 2025- ACTION MONTRÉAL SE DISTINGUE SUR LES ENJEUX LINGUISTIQUES
INTRODUCTION
Une campagne électorale est le moment idéal pour voir ce que nos partis politiques pensent vraiment sur un sujet quelconque. Ici, nous regarderons et comparerons les mesures pour la protection et la promotion du français des 5 principaux partis à l'élection municipale Montréal 2025 .
La grande majorité des électeurs décident comment voter en tenant compte d'un grand nombre de facteurs, et notamment de facteurs économiques. Pour une comparaison des plateformes en général, voir ici. Notre but ici est plutôt de fournir de l'information sur les questons linguistiques afin que vous puissiez en tenir compte au moment de voter. À vous de décider de l'importance que vous accordez aux questions linguistiques.
Nous avons épluché les plateformes électorales (même si souvent, le terme plateforme électoral n'est pas utilisé) de chacun des cinq principaux partis pour identifier les différences sur des questions linguistiques, y compris sur des sujets connexes.
A la fin de ce texte, sous l'entête SOMMAIRE DES PLATEFORMES ÉLECTORAUX, nous présntons en détail notre analyse des plateformes des 5 partis. Svp notez que, pour simplifier NOTRE tâche, nous n'avons pas recherché, toutes les déclarations en dehors des plateformes officiels des partis. Cependant nous avons tenus compte d'actions politiques passées d'individua associés aux partis.
Beaucoup de vous n'avez probablement pas le temps (ou, soyons honnête, l'intérêt) pour passer à travers tous les détails de notre analyse. Alors, pour simplifier VOTRE tâche, nous résumerons immédiatement les leçons que nous dégageons de notre analyse.
LES GRANDES CONCLUSIONS
Sur la question linguistique , il y a un fossé entre les 5 partis:
- deux partis (Projet Montréal de Luc Rabouin et Transition Montréal de Craig Sauvé) sont silencieux sur les questions linguistiques, mais notre analyse suggère qu'il est peu probable qu'ils posent des gestes dramatique ni pour renforcer ou ni pour remettre en question les gestes posés par l'administration de Valérie Plante pour que Montréal soit une ville française comme le prévoit sa Charte.
- deux partis (Ensemble Montréal de Soraya Martinez Ferrada et Futur Montréal de Jean-Francois Kacou) sont également silencieux sur les questions linguistques, mais notre analyse suggère que ces partis ont peu ou pas de sympathie pour la promotion du français, et il y a un risque réel de gestes dramatique pour remettre en question les gestes posés par l'administration de Valérie Planre pour que Montréal soit une ville française.
- finalement, Action Montréal de Gilbert Thibodeau est le seul parti à se prononcer explicitement sur les questions linguistques. Il affirme son désir de faire respecter le caractère français de Montréal et que Si des ajustements sont nécessaires, nous les mettrons en œuvre dans l’intérêt de tous, pour une ville fière de son identité francophone et ouverte au monde. Comment cela distinguerait en pratique ce parti de l'administration Plante est moins évident, mais la volonté semble être là.
En résumé il y a une réelle différence entre les partis. A vous d'en tenir compte.
MONTRÉAL ET LE FRANÇAIS- LE PAYSAGE LÉGAL
La Charte de la ville de Montréal stipule que Montréal est une ville française.
La loi 101 (voir articles 8, 29.10, 29.15, Annexe 1-A3) prévoit que, sauf exceptions, la langue de travail et de communications des municipalités est le français, y compris le site internet de la ville de Montréal. La Loi PL-96 est venu renforcer l'application de la Loi 101 aux municipalités; voir la directive de la Ville.
Ce sont des beaux principes. Mais en réalité le français est en déclin au Canada et au Québec, et Montréal est au coeur de ce déclin. Quels gestes ont été posés par la Ville face au paysage légal et ce déclin?
La ville a adopté un plan d'action pour valoriser le français, y compris des mesures comme la création du poste de commissaire à la langue française, d'un Bureau de la langue française et la mise en place d’un comité d’experts sur la langue française pour accompagner la Ville dans ses actions.
Dans ces circomstances on s'attendrait à trouver des engagements explicites des partis politiques pour continuer, ajouter ou remettre en question les gestes de l'administration actuelle visant à protéger et promouvoir l'usage du français dans les institutions municipales.
SOMMAIRE DES PLATEFORMES ÉLECTORAUX
Le programme électoral de Projet Montréal (la parti de la mairesse actuelle de Montréal, Valérie Plante) est silencieux sur les questions linguistiques. C'est surprenant puisque le parti au pouvoir se prononce sur de nombreux autres sujets, tels que l'environement, les autochtones, la diversité et le racisme. Ceci dit, rien n'indique que son chef Luc Rabouin a l'intention de remettre en cause les actions linguistiques passées de Valérie Plante.
Le programme électoral de Transition Montréal est également silencieux sur les questions linguistiques. Son chef est un ancien cadre du NPD au fédéral. La platreforme électorale du NPD à la dernière élection était nettement plus favorable à la protection du français que, par exemple, celle du Partri libéral du Canada.
Le programme électoral de Ensemble Montréal est également silencieux sur les questions linguistiques. Quand on regarde les membres du parti, ceci n'augure rien de favorable pour la promotion du français. Soraya Martinez Ferrada, la chef du parti, a été élue en 2019 comme députée libéral d’Hochelaga au fédéral et en 2023 a été nommée ministre du Tourisme et ministreresponsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. La plateforme du PLC en 2025 était peu favorable à la promotion du français. Et deux des candidats d'Ensemble Montréal sont dans la même lignée: Leslie Roberts est membre de TALK (anciennement Quebec Community Group Network ou QCGN), qui refuse de reconnaitre le déclin du français; et Shane Thompson, dont les postes sur les médias sociaux (voir Jean-François Martin) soulève des questions fondamentales sur sa perception négative du Québec.
Le programme électoral de Futur Montréal (chef- Jean-Francois Kacou) est également silencieux sur les questions linguistiques. Quand on regarde les membres du parti, ceci n'augure rien de favorable pour la promotion du français. Le site français du parti a des extraits d'articles de presse provenant principalement des médias anglophones. Le parti a été co-fondé par Joel deBellefeuille (voir son site en anglais seulement), fondateur et PDG de Red Coalition, dont la vocation pricipale semble être d'accuser le gouvernement du Québec de racisme systémique.Un cadre de Red Coalition a accusé un marionnettiste noir francophone québécois originaire de la Martinique de racisme, geste pour lequel il est pousuivi en dommages. M. deBellefeuille est un lobbyiste inscrit au fédédal, et il est anti-Loi 21 et anti- PL-96. M. deBellefeuille a été candidat de Bloc Montréal—Équipe Balarama Holness à l'élection en 2022. Holness plaidait pour constituer Montréal en cité-nation bilingue séparé de Québec. Ce parti a reçu 0.2% des votes à l'élection.
Le programme électoral de Action Montréal (chef- Gilbert Thibodeau) se prononce abondemment sur les questions linguistiques. Voici le texte introductif:
Pour un Montréal fier de son français : notre engagement- Chez Action Montréal, nous comprenons les préoccupations entourant la place des langues à Montréal, que ce soit dans les commerces, les lieux de travail ou les services municipaux. Aujourd’hui, nous prenons un engagement ferme : »Sous une administration d’Action Montréal, la langue française demeurera la langue officielle de Montréal, conformément à la Charte de la ville et à son identité au sein du Québec. »
Action Montréal reproche à l'administration municipale actuelle de Valérie Plante de Projet Montréal) sa timidité sur les questions linguistiques:
Montréal, en tant que métropole du Québec, se doit de montrer l’exemple en valorisant notre langue officielle.Nous regrettons que les administrations précédentes n’aient pas pleinement saisi cette opportunité. Avec Action Montréal, cela changera. Nous agirons avec détermination pour que le français soit au cœur de nos échanges avec les citoyens, et nous inviterons l’Office québécois de la langue française à remplir son rôle avec rigueur. Si des ajustements sont nécessaires, nous les mettrons en œuvre dans l’intérêt de tous, pour une ville fière de son identité francophone et ouverte au monde.
Que changerait en pratique avec Action Montréal?
Les services municipaux auront le français comme base. L’anglais, deuxième langue la plus parlée à Montréal, sera facilement offert sur demande.
Il n'est pas évident comment cette affirmation distingue le parti de l'administration actuelle, mais nous comprenons qu'au minimum Action Montréal n'a pas l'intention de remettre en question les actions de l'administration actuelle pour valoriser le français.
Documents, liens, images et vidéos utiles
Marc Ryan
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