Passer au contenu principal
Article de fond

ÉLECTION MUNICIPALE MONTRÉAL 2025- ACTION MONTRÉAL SE DISTINGUE SUR LES ENJEUX LINGUISTIQUES

Marc Ryan


MISE A JOUR 3 11 2025 Résultats: Ensemble Montréal de Soraya Martinez est grand gagnante des élections. Son programme était également silencieux sur les questions linguistques. Notre analyse suggérait que ce partis avait peu ou pas de sympathie pour la promotion du français. A voir si elle , et il y a un risque réel de gestes dramatique pour remettre en question les gestes posés par l'administration de Valérie Planre pour que Montréal soit une ville française. Action Montréal déclaration: Action Montréal de Gilbert Thibodeau était le seul parti à se prononcer explicitement sur les questions linguistques. Il affirme son désir de faire respecter le caractère français de Montréal. Il a terminé en troisième place.


MISE A JOUR 26 10 2025. Débat  des chefs. Les candidats passés au crible, La Presse,Karim Benessaieh. Quels sont les mots qui reviennent le plus souvent chez nos candidats ? Élections Montréal leur a demandé d’aborder cinq sujets : leur présentation, pourquoi ils souhaitent représenter leurs concitoyens, comment ils comptent améliorer la qualité de vie, quelles sont leurs deux principales priorités et quel est leur lieu préféré. Le résultat : 42 000 mots, que nous avons analysés avec un module appelé SpaCy dans le langage de programmation Python. Seuls les mots significatifs ont été conservés, après élimination, notamment, des déterminants et des prépositions. Nous les avons ensuite regroupés par paires, des « bigrammes », ce qui donne des résultats plus significatifs que pour des mots isolés. La qualité de vie et le logement abordable sont, de loin, les thèmes qui reviennent le plus souvent chez l’ensemble de nos candidats. Les résultats sont similaires si on compare les réponses des candidats aux mairies d’arrondissement et aux postes de conseillers. NB: Rien sur le français.

ÉLECTION MUNICIPALE MONTRÉAL 2025- ACTION MONTRÉAL SE DISTINGUE SUR LES ENJEUX LINGUISTIQUES 


INTRODUCTION

Une campagne électorale est le moment idéal pour voir ce que nos partis politiques pensent vraiment sur un sujet quelconque. Ici, nous regarderons et comparerons les mesures pour la  protection et la promotion du français des 5 principaux partis à l'élection municipale Montréal 2025 .

La grande majorité des électeurs décident comment voter en tenant compte d'un grand nombre de facteurs, et notamment de facteurs économiques. Pour une comparaison des plateformes en général, voir ici. Notre but ici est plutôt de fournir de l'information sur les questons linguistiques afin que vous puissiez en tenir compte  au moment de voter. À vous de décider de l'importance que vous accordez aux questions linguistiques.

Nous avons épluché les plateformes électorales (même si souvent, le terme plateforme électoral n'est pas utilisé) de chacun des cinq principaux partis pour identifier les différences sur des questions  linguistiques, y compris sur des sujets connexes. 

A la fin de ce texte, sous l'entête SOMMAIRE DES PLATEFORMES ÉLECTORAUX, nous  présntons en détail notre analyse des plateformes  des 5 partis. Svp notez que, pour simplifier NOTRE tâche, nous n'avons pas recherché, toutes les déclarations en dehors des plateformes officiels des partis. Cependant nous avons tenus compte d'actions politiques passées d'individua associés aux partis.

Beaucoup de vous n'avez probablement pas le temps (ou,  soyons honnête, l'intérêt) pour passer à travers tous les détails de  notre analyse. Alors, pour simplifier VOTRE tâche, nous résumerons  immédiatement les leçons que nous dégageons de notre analyse.

LES GRANDES CONCLUSIONS

Sur la question linguistique , il y a un fossé entre les 5 partis:

- deux partis (Projet Montréal de Luc Rabouin et Transition Montréal de Craig Sauvé) sont silencieux sur les questions linguistiques, mais notre analyse suggère qu'il est peu probable qu'ils posent des gestes dramatique ni pour renforcer ou ni pour remettre en question les gestes posés par l'administration de Valérie Plante pour que Montréal soit une ville française comme le prévoit sa Charte.

- deux partis (Ensemble Montréal de Soraya Martinez Ferrada et Futur Montréal de  Jean-Francois Kacou) sont également silencieux sur les questions linguistques, mais notre analyse suggère que ces partis ont peu ou pas de sympathie pour la promotion du français, et il y a un risque réel de gestes dramatique pour remettre en question les gestes posés par l'administration de Valérie Planre pour que Montréal soit une ville française.

- finalement, Action Montréal de Gilbert Thibodeau est le seul parti à se prononcer explicitement sur les questions linguistques. Il affirme son désir de faire respecter le caractère français de Montréal et que Si des ajustements sont nécessaires, nous les mettrons en œuvre dans l’intérêt de tous, pour une ville fière de son identité francophone et ouverte au monde. Comment cela distinguerait en pratique ce parti de l'administration Plante est moins évident, mais la volonté semble être là.

En résumé il y a une réelle différence entre les partis. A vous d'en tenir compte.


MONTRÉAL ET LE FRANÇAIS- LE PAYSAGE LÉGAL

La Charte de la ville de Montréal stipule que Montréal est une ville française

La loi 101 (voir articles 8, 29.10, 29.15, Annexe 1-A3) prévoit que, sauf exceptions,  la langue de travail et de communications des municipalités est le français, y compris le site internet de la ville de Montréal. La Loi PL-96 est venu renforcer l'application de la Loi 101 aux municipalités; voir la directive de la Ville. 

Ce sont des beaux principes. Mais en réalité  le français est en déclin au Canada et au Québec, et Montréal est au coeur de ce déclin. Quels gestes ont été posés par la Ville face au paysage légal et ce déclin?

La ville a adopté un plan d'action pour valoriser le français, y compris des mesures comme la création du poste de commissaire à la langue française, d'un Bureau de la langue française et la mise en place d’un comité d’experts sur la langue française pour accompagner la Ville dans ses actions.  

Dans ces circomstances on s'attendrait à trouver des engagements explicites des partis politiques pour continuer, ajouter ou remettre en question les gestes de l'administration actuelle visant à protéger et promouvoir l'usage du français dans  les institutions municipales.

SOMMAIRE DES PLATEFORMES ÉLECTORAUX

Le programme électoral de Projet Montréal (la parti de la mairesse actuelle de Montréal, Valérie Plante) est silencieux sur les questions linguistiques. C'est surprenant puisque le parti au pouvoir  se prononce sur de nombreux autres sujets, tels que l'environement, les autochtones, la diversité et le racisme. Ceci dit, rien n'indique que son chef Luc Rabouin a l'intention de remettre en cause les actions linguistiques passées de Valérie Plante.

Le programme électoral de Transition Montréal est également silencieux sur les questions linguistiques. Son chef est un ancien cadre du NPD au fédéral. La platreforme électorale du NPD à la dernière élection était nettement plus favorable à la protection du français que, par exemple, celle du Partri libéral du Canada.

Le programme électoral de Ensemble Montréal est également silencieux sur les questions linguistiques. Quand on regarde les membres du parti, ceci n'augure rien de favorable pour la promotion du français. Soraya Martinez Ferrada, la chef du parti, a été élue en 2019 comme députée libéral d’Hochelaga au fédéral et en 2023 a été nommée ministre du Tourisme et ministreresponsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les  régions du Québec. La plateforme du PLC en 2025 était peu favorable à la promotion du français. Et deux des candidats d'Ensemble Montréal sont dans la même lignée: Leslie Roberts est membre de TALK (anciennement Quebec Community Group Network ou QCGN), qui refuse de reconnaitre le déclin du français; et Shane Thompson, dont les postes sur les médias sociaux (voir Jean-François Martin) soulève des questions fondamentales sur sa perception négative du Québec.

Le programme électoral de Futur Montréal (chef- Jean-Francois Kacou) est également silencieux sur les questions linguistiques. Quand on regarde les membres du parti, ceci n'augure rien de favorable pour la  promotion du français. Le site français du parti a des extraits d'articles de presse provenant principalement des médias anglophones. Le parti a été co-fondé par Joel deBellefeuille (voir son site en anglais seulement), fondateur et PDG de Red Coalition, dont la vocation pricipale semble être d'accuser le gouvernement du Québec de racisme systémique.Un cadre de Red Coalition a accusé un marionnettiste noir francophone québécois originaire de la Martinique de racisme, geste pour lequel il est pousuivi en dommages.  M. deBellefeuille est un lobbyiste inscrit au fédédal, et il est anti-Loi 21 et anti- PL-96. M. deBellefeuille a été candidat de Bloc Montréal—Équipe Balarama Holness à l'élection en 2022. Holness plaidait pour constituer Montréal en cité-nation bilingue séparé de Québec. Ce parti a reçu 0.2% des votes à l'élection.

Le programme électoral de Action Montréal (chef- Gilbert Thibodeau) se prononce abondemment sur les questions linguistiques. Voici le texte introductif:

Pour un Montréal fier de son français : notre engagement- Chez Action Montréal, nous comprenons les préoccupations entourant la place des langues à Montréal, que ce soit dans les commerces, les lieux de travail ou les services municipaux. Aujourd’hui, nous prenons un engagement ferme : »Sous une administration d’Action Montréal, la langue française demeurera la langue officielle de Montréal, conformément à la Charte de la ville et à son identité au sein du Québec. »

Action Montréal reproche à l'administration municipale actuelle de Valérie Plante de Projet Montréal) sa timidité sur les questions linguistiques:

Montréal, en tant que métropole du Québec, se doit de montrer l’exemple en valorisant notre langue officielle.Nous regrettons que les administrations précédentes n’aient pas pleinement saisi cette opportunité. Avec Action Montréal, cela changera. Nous agirons avec détermination  pour que le français soit au cœur de nos échanges avec les citoyens, et  nous inviterons l’Office québécois de la langue française à remplir son  rôle avec rigueur. Si des ajustements sont nécessaires, nous les mettrons en œuvre dans  l’intérêt de tous, pour une ville fière de son identité francophone et  ouverte au monde.

Que changerait en pratique avec Action Montréal?

Les services municipaux auront le français comme base. L’anglais, deuxième langue la plus parlée à Montréal, sera facilement offert sur  demande.

Il n'est pas évident comment cette affirmation distingue le parti de l'administration actuelle, mais nous comprenons qu'au minimum  Action Montréal n'a pas l'intention de  remettre en question les actions de l'administration actuelle pour valoriser le français.


MISE A JOUR du 25 10 2012: article de Jeanne Corriveau dans Le Devoir: Candidat vedette d’Ensemble Montréal dans le district de Peter-McGill au centre-ville, Leslie Roberts s’exprimait majoritairement en anglais sur son compte Facebook depuis l’annonce de son saut en politique en septembre dernier. Au moment où Le Devoir a communiqué avec Ensemble Montréal à ce sujet, celui qui a notamment été chef d’antenne de la chaîne de télévision Global à Toronto et chroniqueur pour le National Post et The Gazette avait fait une douzaine de publications uniquement en anglais sur Facebook, contre trois bilingues. Mais, depuis, le candidat prend soin de communiquer dans les deux langues sur le réseau social. Sur LinkedIn, ses publications sont essentiellement en anglais depuis qu’il s’est lancé dans la course, alors que sur le réseau X et sur son compte de campagne sur Instagram, le français côtoie l’anglais dans ses messages électoraux.Montréalais de quatrième génération et francophile, Leslie Roberts se défend de minimiser l’importance du français. « Le compte LinkedIn, c’est vraiment un compte professionnel. Je travaille en anglais depuis 30 ans. Alors, [je l’utilise] toujours pour communiquer avec les collègues ici à Montréal ou à Ottawa, Toronto, Los Angeles, New York et partout où j’ai travaillé », explique-t-il en entrevue au Devoir. Quant à son compte Facebook, il le décrit comme une page personnelle, bien que depuis l’annonce de son saut en politique en septembre, ses publications accessibles au public concernent essentiellement sa campagne électorale.


Documents, liens, images et vidéos utiles

Marc Ryan

Auteur